dimanche 22 janvier 2023

Le marais à Painfaut (Avessac)

 

       Painfaut est  situé au creux d'un méandre de l'ancien cours de la Vilaine. J'ai toujours appelé cet endroit "presqu'île", ce qui est faux géographiquement et vrai subjectivement dès que l'eau monte dans le marais, recouvrant les prairies et cernant cette langue de terre.  

      La lumière dans le marais de Redon  magnifie les paysages.   Au fil des heures, des minutes, d'un nuage qui passe et nuance les teintes de la surface de l'eau, illuminant un bouquet d' arbres, un bateau, un hameau ou plongeant une rive dans l'ombre, elle nous offre un tableau  qui se modifie à tel point qu'on a le sentiment d'assister à un spectacle. Il y a chez nous et dans le monde des marais et tourbières  qui ne se départissent pas d'un aspect inquiétant, voire sinistre, mais  le marais de Redon a quelque chose d'apaisant,  incitant à la rêverie. 

Sans doute était ce bien différent aux siècles derniers, quand il y avait une population nombreuse menant  une vie très active.   La pêche,  la chasse, l'élevage dans les prés d'été, avec des modes de travail communautaires et une culture rurale riche, se sont  amenuisés au cours des ans.

 Reste la beauté des paysages qui se modifient encore avec l'inévitable  boisement du marais.
















Un habitant du lieu ...


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Painfaut entre 2008 et 2013









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Plus tôt, au Moyen-Âge

Le monastère de Painfaut

Situé au bord de la Vilaine, dans la paroisse d’Avessac (Loire-Atlantique), le monasteriolum de Castel Uwel fut donné, avec ses dépendances, à Redon le 9 février 842 par le prêtre Ricoglin, qui le détenait de droit héréditaire. Il fut stipulé que les moines de Redon seraient tenus d’acquitter la rente annuelle due à Saint Samson, que lui et ses parents avaient payée jusqu’alors. Cette donation fut faite en présence de Nominoé et de l’évêque Haelrit, Susan étant évêque de Vannes3. Même si la qualité de prêtre ne lui est pas expressément attribuée dans un acte de 858, on peut penser que le même Ricoglin est l’un des témoins d’une donation faite dans l’église d’Avessac, en 8594. Quant à l’évêque Haelrit, Duine voit en lui l’évêque de Dol5.

5Les indications portées en marge de la charte ne laissent aucun doute quant à la situation de cet établissement. On lit, en effet, d’une écriture du xiie siècle : de castel guel quod est penfau, et en dessous, d’une écriture du xvie siècle : « il y a encores à présent ung fief appelé le Convent, alias la Bretonnerie ». En interligne, au-dessus de Uwel, on lit également en écriture du xvie siècle, alanguel6.

Penn fau : le bout des hêtres.

Le pouvoir et la foi au Moyen Âge: En Bretagne et dans l’Europe de l’Ouest



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9 commentaires:

  1. Bonsoir Musardise,

    Je me répète à nouveau, mais vos photos sont très réussies, en particulier celles du marais avec les jeux de lumières, les nuages, la couleur du ciel et le reflet des arbres dans l'eau...
    Et toujours cette maison, qui semble de plus en plus à l'abandon ?
    D'autant plus étonnant désormais avec tous les citadins qui aspirent à l'air de la campagne !
    Et, comme vous en avez l'habitude, de précieuses informations sur les lieux.
    Bien à vous.
    Gaël

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    1. Merci Gaël
      Ces quelques jours de répit après les longues pluies sont appréciables, et les marais sont beaux en ce moment. C'est un mystère, ces maisons qui finissent par s'écrouler. enfin, pas vraiment un mystère, souvent des biens en indivis avec un héritier qui ne veut pas vendre. En tout cas, c'est une chance que d'habiter un aussi bel endroit.

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    2. Bonjour Musardise,

      Vous avez raison en ce qui concerne les maisons abandonnées, souvent à cause d'histoire d'héritage sordide...
      Il est bien dommage que l'une des conséquences de querelles familiales débouche sur des maisons que le temps, inévitablement, dégrade...
      La cupidité dirige le monde :)
      Bien à vous.
      Gaël

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  2. ça donne envie d'y retourner. Tout ce coin là, avec le marais de Ganedel, c'est vrai que c'est super beau et fragile en même temps. merci pour les photos.
    Sofiane

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    1. Oui, c'est fragile, et ce ne sont pas de très grands espaces malgré tout.

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  3. Superbes lumières sur les premières.
    On sent la fragilité de ces paysages que les changements climatiques risquent d'abimer.

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    1. Bonjour Flaneur: pour l'instant, on peut constater une perte évidente de certaines espèces d'insectes, d'oiseaux... L'aménagement des zones de marais, et/ou le non entretien des espaces existants a changé la donne...

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  4. Très belles photographies qui donnent envie d'aller tout de suite voir là-bas.

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